Malgré la victoire remportée à Angers (0-2), Bruno Genesio apparaissait avec un sentiment assez mitigé devant la presse. Satisfait du succès, il était une nouvelle fois agacé par les erreurs répétées commises par son LOSC, qui n’apprend pas assez vite. Une défaite peut s’avérer encourageante, comme un succès peu glorieux. Ce n’est ni l’un, ni l’autre ce dimanche à Angers, là où le LOSC a empoché une précieuse victoire (0-2), mais Bruno Genesio n’apparaissait pour autant pas avec le sourire en conférence de presse. Il était même agacé, frustré par le manque de jugement de ses hommes. Le technicien lillois citait évidemment les deux pertes de balle en pleine surface (4′, 15′), mais aussi les cartons écopés par Bafodé Diakité (18′, 67′). Tout ceci traduit un manque de maturité, c’est son analyse au coup de sifflet final. La victoire ne fait pas tout Le plus dur a été fait aujourd’hui, à savoir gagner ? On a fait le travail. Il était important de l’emporter, ce qui n’est jamais simple contre une équipe qui se bat pour rester en Ligue 1. Je pense qu’on l’a fait plutôt bien, même si je regrette certains moments du match durant lesquels on a manqué de maturité en étant trop joueurs. Cela concerne les occasions que l’on a données au SCO, soit deux ou trois, alors qu’ils n’avaient rien demandé, et puis les opportunités que l’on n’a pas su concrétiser. Ce sera important de marquer plus de buts avant la fin de la saison. On pourrait peut-être le regretter. C’est le seul bémol sur l’analyse technico-tactique de ce match. Après, il y a l’expulsion de Bafo’ (Diakité) et la blessure d’Ethan (Mbappé) qui ternissent un petit peu de ce match. « Dans les deux surfaces, on doit progresser » C’est un axe de progression pour vous et vos joueurs ? Bien sûr, c’est un axe de progression. Ce qui me gêne, c’est que ça a déjà été le cas la semaine dernière contre Auxerre. On doit apprendre beaucoup plus vite. Je trouve que l’on n’apprend pas assez vite dans ce domaine, tout comme on apprend pas assez vite le fait de concrétiser nos très grosses occasions. Je sais que c’est difficile de marquer des buts, mais on a des opportunités sur lesquelles il faut mieux jouer les coups. Dans les deux surfaces, on doit progresser. Cela est sûrement dû à un manque de maturité, à un esprit beaucoup trop joueur. C’est parfois bien, parce que je demande à mon équipe de jouer, de repartir de derrière avec des sorties de balle, mais il faut aussi être capable, quand on sent que ça peut être un peu tendu, de ne pas faire des passes-défi (autrement dit des parpaings à son gardien, ndlr) qui donnent envie à l’adversaire de venir vous presser et de vous mettre en danger. C’est ce que l’on a fait en début de match. Cela aurait pu nous coûter très cher si Lucas (Chevalier) n’avait pas été très attentif. Si on avait dû courir après le score, personne ne peut me dire qu’elle aurait été l’issue de ce match. « Alexsandro a été important, régulier, concerné » La tactique angevine, avec des ailiers qui rentraient à l’intérieur, cela vous a posé des problèmes ? On avait un petit peu anticipé et, au contraire, je dirais que cela nous a permis de trouver des solutions sur les côtés, soit par nos latéraux, soit avec nos excentrés. Beaucoup d’occasions et de situations sont venues de nos latéraux, que ce soit à droite ou à gauche. On avait anticipé, parce que l’on savait qu’ils pouvaient jouer dans ce système-là, même s’ils avaient joué à cinq sur les derniers matchs. On avait tout préparé à la vidéo. Alexsandro vous sort un petit peu d’une impasse avec sa tête ? Oui, c’est important. C’était déjà le cas à Toulouse, avec le coup franc de Mitch’ (Bakker), les coups de pied arrêtés sont des situations très importantes dans le football moderne lorsque vous êtes opposés à des blocs bas et qu’il est difficile de trouver des espaces. Cela peut être parfois des situations qui débloquent le match. Celle-ci (l’ouverture du score, 45+1′) en est une. Outre son but, j’ai trouvé qu’il avait fait un très bon match. Il était concerné, a gagné presque tous ses duels aériens et presque tous ceux au sol. Il a été plutôt régulier dans son match. Sur le podium Le LOSC est deuxième de Ligue 1… On est deuxième, oui, mais vous avez vu que quand on avait commencé le match, on était septième. La semaine prochaine, on a le match contre Marseille. Chaque journée, il y aura des variations. Le plus important, c’est que l’on a notre destin entre nos mains, ou entre nos pieds, je ne sais pas exactement ce qu’il faut dire. Il reste trois matchs, ce ne sera pas simple au vu des confrontations que l’on aura (OM, Brest, Reims). En tout cas, il était important de l’emporter pour garder cette maîtrise de notre situation. C’est de la pression, c’est passionnant de voir que c’est aussi serré ? C’est passionnant pour vous, ça l’est également pour nous. C’est assez rare de voir six équipes engagées comme c’est le cas aujourd’hui pour la Ligue des Champions et les autres places européennes. Il faut savoir gérer cette pression, ses émotions. Cela fait plusieurs saisons que des destins se jouent lors des dernières journées. Cette année, il y a vraiment beaucoup d’équipes concernées.