L’incertitude autour des droits télévisés de la Ligue 1 fait beaucoup parler dans les médias, jusqu’à pousser Jérôme Rothen et Christophe Dugarry à s’attaquer à DAZN tout en réclamant le départ de Vincent Labrune. Fabien Touati, réalisateur du « Complément d’enquête » sur Nasser Al-Khelaïfi, a dévoilé de nouveaux extraits issus de discussions entre dirigeants. Celles-ci datent d’un collège des présidents de Ligue 1 qui s’était organisé en urgence le 14 février dernier suite au bras de fer entamé par DAZN, principal diffuseur du championnat français. Olivier Létang, président du LOSC, n’hésitait pas, dans ces derniers, à juger négativement la diffusion de la plateforme britannique : « La façon de procéder de DAZN est quand même très, très moyenne. Je suis d’accord que l’on ne peut pas garder un partenaire comme celui-là qui a un produit catastrophique. Et donc il faut se préparer… », avait-il lâcher. Ces révélations ont fait grand bruit, au point de voir DAZN envisager la fin prématurée de son contrat le reliant avec la Ligue de Football Professionnel, dès le mois de juin. Sur la même longueur d’onde Ancien footballeur professionnel qui endosse désormais le rôle du consultant, Jérôme Rothen a rejoint le discours des présidents de Ligue 1 dans l’émission nommée Rothen s’enflamme ce mardi : « Je suis content d’entendre certains présidents parler du contenu de DAZN, de la qualité de DAZN, du prix de DAZN. Parce que moi, on m’a tapé sur les doigts quand j’ai poussé un coup de gueule à la rentrée. On m’a dit qu’il fallait laisser sa chance au produit. Mais je n’avais pas besoin d’attendre huit ou neuf mois de compétition, comme certains l’ont fait, pour me rendre compte qu’on allait à la catastrophe », rappelle-t-il sur les ondes de la radio RMC. « Le concept et la manière dont cela a été façonné, DAZN s’est trompé, poursuit-il. Ils vont minimiser les frais. Le produit va être d’encore moins bonne qualité. Déjà qu’il n’est pas terrible, mais là, ce sera encore pire, et très cher. Ils n’ont aucun intérêt à mettre en avant le football français. Je ne vois pas comment ça peut s’arranger. » Il conclut en mettant en lumière le discours tenu par Joseph Oughourlian, président du RC Lens : « Il avait anticipé et avait dit d’attendre, de ne pas dire oui systématiquement parce que du cash arrivait, et qu’il fallait voir plus loin. Lui avait tout vu », juge Jérôme Rothen. Le départ de Vincent Labrune réclamé Toujours sur les ondes de la radio RMC, Christophe Dugarry n’a pas mâché ses mots. Le consultant déplore la situation dans laquelle se retrouve le football français : « Il n’y a plus de produit. On va au-devant d’un cataclysme, juge-t-il, avant de s’expliquer. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, le produit ne vaut plus rien. De 3 millions d’abonnés, tu passes à 1,2 million, puis à 400 000. Quel diffuseur aujourd’hui va vouloir prendre la Ligue 1 pour 400 000 téléspectateurs ? Et ce serait entre 150 et 200 millions d’euros ? Ça veut dire que dans un an ou deux, tu n’as plus de diffuseur pour regarder les matchs de Ligue 1. C’est terminé ! », constate le Champion du monde 1998. C’est en dressant ce bilan que Christophe Dugarry se projette. Il réclame le départ des hautes figures du football français : « C’est pour ça que depuis le départ on dit que le président (Vincent) Labrune ne peut plus rester à la Ligue, et (Jean-Pierre) Caillot (président du Stade de Reims et du collège de Ligue 1), c’est la même chose. Tous ces gens doivent partir, et tu dois remettre des gens compétents et repartir sur un autre modèle. Mais sincèrement, aujourd’hui, on a été tellement loin que je ne vois pas comment tu peux valoriser et vendre un produit qui est autant périmé, autant dénaturé et autant catastrophique », conclut-il ainsi, quasi désespéré vis-à-vis de la situation dans laquelle se retrouve le football français.
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