Deuxième club à passer devant le conseil de classe de ML2, l'AC Ajaccio n'a pas brillé pendant la quasi-moitié de saison. Avec une 17e et avant-dernière place au classement, le club de Corse-du-Sud a toutes les peines du monde à relancer un cycle vertueux, après une fin de saison dernière déjà inquiétante.
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La fin d'une époque
Le 21 juin 2024 aura marqué l'épilogue d'un cycle à l'AC Ajaccio, avec l'annonce du départ d'Olivier Pantaloni. Entraîneur de l'ACA pendant 13 ans en tout (et pendant près d'une décennie sans interruption), le coach aux deux montées avec l'ACA n'envisageait de quitter le club que pour un projet beaucoup plus ambitieux, et le FC Lorient cochait toutes les cases. À deux semaines de la reprise de l'entraînement et à un an de la fin du contrat du technicien, le club a dû se mettre à la recherche d'un successeur, trouvé dix jours plus tard en la personne de Mathieu Chabert, annoncé plus tôt à Martigues. Outre le départ de Pantaloni, le groupe avait aussi dit adieu à quelques cadres du club e fin de parcours tels que Riad Nouri et Cédric Avinel.
Redémarrage laborieux
C'est un ACA à relancer dont a hérité Chabert. 15e de Ligue 2 à la fin de la saison 2023-2024, l'équipe avait complètement décroché à partir du mois de mars, terminant à cinq points de la zone rouge, après avoir été un candidat aux playoff jusqu'au milieu de l'hiver. Pour compliquer la tâche, les moyens financiers pour renforcer l'équipe sont plus que limités. Rétrogradé administrativement en National par la DNCG dans un premier temps, le club est réintégré en appel le 11 juillet. Pour autant, l'ACA marche toujours sur des œufs, comme tout le foot français alors plongé dans la crise des droits audiovisuels. Réactions en chaînes : faute de liquidités, l'AJ Auxerre, qui monte en Ligue 1, ne peut pas finaliser le transfert de Tim Jabol-Folcarelli, alors que la vente aurait fait un grand bien aux finances côté corse. Quoiqu'il en soit, l'effectif s'étoffe avec des joueurs libres (Ayessa, Anziani, Santelli, Bamba, Kanté, Huard) dont beaucoup vont s'imposer comme titulaires. Jusqu'à la première trêve internationale, le parcours est correct. L'ACA remporte ses trois premiers matchs à domicile et s'offre un point à Laval (le seul pris à l'extérieur lors des 16 premières journées). L'équipe de Mathieu Chabert flirte avec la moitié de tableau, avant d'être cruellement rappelée à ses limites.
De mauvaises habitudes coriaces
Déjà problématiques la saison précédente (20e à l'extérieur, 10 points), les performances en déplacement de l'AC Ajaccio plombent le bilan. Alors que même Martigues, club en grande difficulté, s'est offert deux victoires hors de ses bases, l'ACA est le seul club ce 20 décembre à ne pas avoir fêté le moindre succès à l'extérieur. Certes, le statut de club insulaire et les problématiques logistiques qui en découlent n'aident pas... Mais le SC Bastia s'en tire mieux. Autre circonstance atténuante : de grands moments de frustration arbitrale comme à Caen (0-1) voire à Amiens (1-3), matchs lors desquels les Ours n'ont été payés que chichement de leurs efforts. À domicile, l'ACA n'est plus aussi imprenable (11e sur 18) et ne compense plus son allergie aux voyages.
Autre mal chronique de l'ACA, une attaque en berne. Avec seulement 10 buts marqués en 16 matchs, l'équipe de Chabert est restée muette à neuf reprises. Si Moussa Soumano (3 buts) a montré quelques promesses, l'ensemble reste insuffisant. Là encore, l'héritage de la saison dernière (35 buts en 38 matchs) n'a pas été soldé. Illustration du marasme ajaccien qui se prolonge : l'ACA est le club de Ligue 2 qui a pris le moins de points sur l'année civile 2024 parmi ceux qui ont passé les 12 mois dans le championnat : 31 points en 35 matchs, toute une année sur un rythme de relégué. pour ne rien arranger, Mathieu Chabert a eu plus que sa part de blessures et de suspension à gérer dans un effectif non pléthorique.
Au-delà du terrain, pas plus de soleil
Alors que certains clubs attendent le mercato hivernal pour redresser la barre, l'AC Ajaccio ne pourra pas vraiment y compter. Lors de son passage de mi-saison devant la DNCG, le club a de nouveau été rétrogradé en N1 à titre conservatoire, avec interdiction de recrutement. Sans président depuis le mois d'août et le départ de Daniele Bufano, le club attend d'être vendu par Alain Orsoni, une affaire censée être bouclée au 31 décembre. En plus du public du stade Michel-Moretti, l'AC Ajaccio doit rassurer le gendarme financier de la Ligue. Avec quel moyen pour le faire ?
L'équipe des joueurs les plus utilisés (en 4-4-2) :
Sollacaro - DG, Ayessa, Bamba, Youssouf - Everson Jr, Mangani, Jabol-Folcarelli, Anziani- Ibayi, Soumano Le banc : Quilichini (g) - B.H. Touré, Strata, Vidal, Huard, Kouassi, SantelliPhoto Anthony Bibard/FEP/Icon Sport
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